Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Chaud les Marrons

BERT BEGAR avec Albert Marcoeur et Éric Thomas

 VENDREDI 24 JANVIER 2020
Maison Lillebonne, 14 rue du Cheval blanc - Nancy

❚ 21h ❚ 5 € (Réservations au 03 83 36 82 82)

avec Albert Marcœur [textes, voix, table sonore]
et Eric Thomas [musiques, guitares électriques, effets et trafics électroniques, voix]

Extraits de Albert Marcoeur repasse à table par Guy Darol (24/05/2018) : 

"Bert Begar, un duo, une petite structure, légère en apparence (voix, percussions, guitare arrangée, amplis) mais énergique, vitaminitique. D’un côté, un conteur en gants de cuisine battant mesure et démesure sur une table, le visage surexpressif mimant l’étonnement, la perplexité, l’interrogation avec des yeux sans cesse riboulants. De l’autre, un guitariste fredonneur jouant de son instrument préparé (pinces à linge, ressorts, sanza) et de pédales qui orchestrent des loops, coordonnant à lui seul un véritable ensemble à cordes.

Albert Marcœur se donne en duo avec Éric Thomas, jeune compagnon de route. [...] Observateur des aberrations d’un temps livré à la foutaise du nominalisme et de ses mots trompeurs, il délivre dans son langage parlé-chanté un dessin en pointes sèches du monde d’aujourd’hui. Le trait est vif, ramassé, sans circonvolutions inutiles pour décrire le système des objets, la mécanique des solitudes. Les mâchoires se serrent, se desserrent laissant fuser un rire à l’évocation drolatique de l’ascenseur à cornichons jusqu’à ce qu’un coup de crayon, grave et plus charbonneux, vienne dessiner la silhouette d’une femme au corps lourd, prête à se jeter comme une voltigeuse sur un garçon qu’elle étoufferait assurément de son cœur en manque.

Albert croque la réalité avec le souci du détail qui dévoile l’humain en déséquilibre sur la crête des doutes et des fragilités. Mixant douceur et acidité, il est ce chimiste des mots qui envoûte un public complice depuis le début des années 1970. Chanteur de variétés ? Oui, si l’on adhère à ses mélanges d’ironie tendre et de réalisme poétique, si l’on consent à la rencontre de l’invention verbale et musicale. Car pour Marcœur l’un ne va pas sans l’autre, ses textes appartiennent à l’univers sensible comme une harpe au vent qui donna Jean Tardieu, Emmanuel Bove mais aussi Aphex Twin et Carla Bley. Une combinatoire hâtivement associée à celle de Frank Zappa avec lequel il partage cependant le goût des hybridations sonores toujours inattendues. Non, il n’est pas un chanteur de variétés qui déroule ses romances, répondant à un besoin toujours plus fort d’anesthésie ou de gesticulations dans l’oubli du réel."

Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article